Organiser ses CD

Quand on écoute beaucoup de livres audio, il est important de pouvoir les ranger efficacement, pour pouvoir les retrouver sans souci.

Classification des livres audio

Un critère distinctif assez facile à utiliser est la durée. Ainsi, il existe des histoires ou compilations d’histoires courtes (10 à 15 mn), des histoires moyennes (entre une heure et 80 mn). Certaines histoires nécessitent plusieurs CD, et on peut les ranger dans la catégorie des histoires longues.

Et puis certains CD ne sont pas au format CD audio, ce sont des CD-rom qui contiennent des mp3. Tous les lecteurs de salon ne savent pas les lire.

Étiquetage des livres audio

Le plus simple pour offrir une manipulation en autonomie à une personne malvoyante, c’est d’utiliser une étiqueteuse braille pour doubler tous les titres sur les pochettes par les titres en braille. La peinture volumique est également un bon moyen de distinguer les CD mp3, lesquels nécessitent un appareil spécial.

étiquettes braille sur la pochette d'un CDpochette CD étiquetée et augmentée d'un dessin volumique

Rangement des livres audio

Nous avons pris le parti de ranger les CD par durée, dans un meuble à cinq étagères.

Tout en bas, les histoires courtes, au dessus les histoires moyennes, encore au dessus les histoires longues. Puis au quatrième niveau les CD mp3, et enfin au cinquième niveau les CD musicaux.

Sur le côté du meuble, j’ai collé des autocollants en mousse distinctifs : de différente taille pour distinguer la longueur des histoires, en forme de disque pour les CD musicaux.

Une étagère à CD à 5 niveaux

 

Plaque de silicone

Quand on utilise ses mains pour explorer ce qui nous entoure, il arrive souvent que les objets ne restent pas en place, et glissent. De nombreuses activités deviennent alors compliquées : jouer à des jeux de société, manger, etc.

Les plaques de silicone, souvent utilisées en cuisine pour la cuisson des pâtisseries ont cet avantage d’avoir une surface antidérapante. Utilisées comme set de table, elles permettent de retenir les couverts et les assiettes baladeuses.

Utilisées comme plateau de jeu, elles permettent à un enfant de parcourir avec les mains l’espace d’un jeu utilisant des tuiles ou des cartes par exemple.

Étiqueteuse braille

Lorsque la vue commence à baisser significativement, la lecture du braille devient un élément essentiel d’autonomie. Bien que difficile d’apprentissage, il permet de lire et d’écrire sans devoir utiliser d’ordinateur.

Parmi les outils très pratiques facilitant le quotidien, je pense bien sûr à l’étiqueteuse braille. C’est une pince dymo, comme celles qui existent pour les écritures « normales » (on dit écrire en noir). En choisissant des rubans de plastique transparent, on peut facilement étiqueter tous les objets du quotidien, tout en permettant aux personnes qui voient de continuer à lire ce qui est écrit en dessous.

Évidemment, ce dispositif ne permet pas d’écrire des romans, mais il permet de facilement distinguer des objets semblables, comme par exemple des CD, ou des boîtes de rangement.

Douille avec détecteur de mouvement

Quand un enfant commence à perdre la vue, ce sont tous ses repères qui risquent de disparaître. La nuit en particulier, la pénombre peut être très anxiogène, et trouver l’interrupteur du couloir pour aller aux toilettes peut être un défi trop important pour réussir à se lever.

Il existe heureusement des dispositifs très simple comme ce détecteur de mouvement que l’on visse entre l’ampoule et la douille du plafond. Piloté par un dispositif électronique, il est silencieux, et déclenche la lumière artificielle lorsque ses capteurs détectent un mouvement, et si la lumière naturelle n’est pas assez forte.

De quoi équiper facilement les espaces de circulation d’une maison.

Ranger des crayons

Dans beaucoup de cas, une rétinopathie entraîne la perte des couleurs et des détails fins, parce que les cônes ne font plus leur travail.

Comment faire alors pour continuer à dessiner comme on en avait l’habitude ? On peut bien sûr demander à son entourage de quelle couleur est ce crayon, mais où est l’autonomie et la liberté là-dedans ?

La première astuce que l’on peut adopter consiste à étiqueter chaque crayon avec une lettre en gros caractère, très contrastée, qui reprend l’initiale de la couleur : « V » pour vert, « B » pour bleu, « Vi » pour violet par exemple. L’idéal est de choisir avec l’enfant les lettres à utiliser, afin qu’il soit autonome dès le début.

Il est aussi possible de fabriquer une boîte de rangement dédiée. Pour ma part, j’ai utilisé une boîte à chaussures, que j’ai coupée en hauteur pour qu’elle soit exactement à la hauteur de son couvercle. J’ai ensuite construit des compartiments pour séparer chacune des couleurs, en faisant attention à adapter la largeur au nombre de crayons que nous avions.

schéma de pliage pour fabriquer les compartiments

Pour finir, j’ai construit un support pour pouvoir afficher les lettres des couleurs devant chaque emplacement, en pliant du papier, et en découpant des encoches pour accueillir les bords des compartiments, afin qu’ils ne bougent plus.

schéma pour plier la partie étiquette de la boîte

Qui est-ce tactile : le début du projet

Quand on est non voyant, le nombre de jeux disponibles est nettement réduit, et souvent on ne peut pas jouer à armes égales… Heureusement, comme les pratiques de jeux de société explosent depuis quelques années, les éditeurs et les associations deviennent de plus en plus sensibles à ces questions. On peut penser par exemple à l’excellente association AccessiJeux, qui fait un travail remarquable sur internet. Mais parfois, ce qu’ils proposent ne correspond pas aux besoins spécifiques.

Un jour, par hasard, j’ai découvert les adaptations et créations de jeux proposées par le Centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue, basé en Suisse. Et en particulier, leur qui es-ce ? tactile. C’est l’image du haut de ce billet.

Après quelques hésitations, et pas mal de réflexions, je me suis lancé dans la réalisation d’une version locale. C’est un gros chantier, car pour chacun des personnages, on doit réaliser trois copies : une pour chaque joueur, plus une pour la pioche. J’ai donc pas mal discuté autour de moi, et nombre d’idées intéressantes sont venues enrichir le projet. En vrac, voici quelques idées :

  • utiliser des boules de polystyrène pour former les têtes, des petits bâtons de bois plats pour le pied (similaires à des bâtons de glace). On utilise de la colle cyanolite (type super glue) pour fixer les différents éléments.
  • utiliser de la laine, de la feutrine pour les cheveux et la barbe. Pendant plusieurs jours, j’ai hésité pour la fabrication des cheveux, et finalement, une piste semble intéressante : fabriquer des perruques à l’aide d’un collant à travers duquel on faufile des brins de laine. Il semble en effet beaucoup plus simple de coller une telle perruque sur la boule plutôt que chaque brin…
  • utiliser des boutons plats, coupés en deux pour former les deux demies lunes des oreilles.
  • utiliser de la peinture volumique pour former la bouche.
  • coller une perle ou des aiguilles à bâtir avec une boule de plastique pour le nez.
  • écrire en braille et en noir sur le bâton le nom du personnage, pour pouvoir poser la question finale (« est-ce que ton personnage est… »).
  • fabriquer quelques accessoires, comme des lunettes et des chapeaux.
  • utiliser des yeux mobiles en plastique, formés d’une petite bulle en plastique transparent, et d’une perle mobile noire à l’intérieur… Ça fait du bruit en secouant, et il en existe de plusieurs tailles.
  • usiner deux supports de jeux dans lesquels il sera facile de repositionner les personnages… Je pense à des emplacement adaptés aux formes des bâtons de bois, qui seraient resserrés au fond, mais en forme d’entonnoir pour que le positionnement ne soit pas trop dur, avec peut-être un rail de positionnement. À réfléchir.

Après avoir commencé à rassembler le matériel, j’ai fait quelques essais : petits et grands yeux (ça marche), fixer le bâton dans une boule, y écrire en braille et en noir le nom du personnage (ça marche)…

boules de polystyrène avec yeuxboule de polystyrène et bâtonboule de polystyrène et bâton

Et puis il faut respecter l’équilibre des attributs, de sorte que le jeu ne soit pas trop facile, trop déséquilibré. Dans le jeu classique, il y a 21 personnages, et chaque critère est équilibré non pas en 50/50, mais plutôt en 5/16, pour éviter une recherche dichotomique trop rapide. Nous avons donc commencé à construire les critères, pour les attribuer aux personnages. L’outil est encore perfectible, mais il contient déjà une synthèse permettant de visualiser si un personnage est trop banal, ou au contraire réunit trop de caractères rares.

feuille de calcul pour l'équilibrage du jeu

Le début d’une grande aventure !

Cet article a été posté pour la première fois dans sa forme originale sur mon blog principal, avant que je ne démarre ce blog consacré à l’accessibilité.

Peinture volumique

La peinture volumique est un outil très pratique pour rehausser en relief des traits dessinés, afin d’adapter un contenu pour une personne non voyante.

Le dessin avec cette peinture nécessite un peu de technique, et ne peut pas être réalisé par une personne non voyante, car le temps de séchage est de l’ordre de 24 heures : il est impossible de toucher son dessin pendant qu’il est réalisé. Une fois sec, la peinture a un toucher légèrement élastique, et forme un trait en relief d’une hauteur d’un millimètre environ, aux bords peu agressifs.

Il faut bien sûr éviter de dessiner des formes trop serrées et complexes, mais c’est le genre de matériel qui est tout à fait pertinent pour adapter les contours de cases sur un jeu de société, ou le tracé de routes sur une carte à grande échelle par exemple.

Dans l’illustration en haut de cet article, j’ai utilisé la peinture volumique pour dessiner la bouche d’un personnage sur une boule de polystyrène.

Autocollants en mousse

C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé avec ces autocollants en mousse. Un cadeau à ma fille de la part de sa grand-mère, qui s’est vite transformé en un élément indispensable pour adapter un grand nombre d’objets.

Son toucher fait penser à celui des tapis de sol que l’on utilise pour le sport. D’un point de vue technique, je crois qu’il s’agit de polychlorure de vinyle. C’est à la fois chaud et moelleux, un peu épais (quelque chose comme 2 millimètres), et on peut facilement distinguer au toucher une forme de contour spécifique. Les autocollants dont je dispose sont très contrastés en couleur, ce qui permet à quelqu’un de malvoyant de les repérer facilement.

On peut s’en servir pour marquer un bouton, pour distinguer par la forme différentes fonctionnalités, on peut facilement les couper pour les ajuster aux objets qu’ils viennent rehausser.